
Je m’appelle Morgane Boyer, fondatrice d'Univers Gothique, j’ai 34 ans, et si tu lis ces mots, sache que je n’ai pas toujours eu la force que j’ai aujourd’hui. Petite, j’étais différente. À l’école, on me le rappelait chaque jour. Les moqueries, le harcèlement, la solitude… tout cela m’a blessée, mais aussi forgée.
Je me suis alors réfugiée dans un univers qui m’a sauvée : le mouvement gothique. Dans ses couleurs sombres, ses matières nobles, ses symboles profonds, j’ai trouvé plus qu’un style. J’ai trouvé un foyer, un art de vivre, une manière d’assumer mes émotions et de transformer ma différence en fierté.
Mais la passion seule ne suffit pas. Alors j’ai travaillé. En 2007, j’ai commencé en classe préparatoire à Lyon, puis en 2009 j’ai intégré l’EM Lyon Business School, où j’ai obtenu un Bachelor spécialisé dans le commerce et le textile. En 2011, j’ai rejoint HEC Paris pour un master en stratégie des marques de mode. Deux années intenses, que j’ai terminées en 2013 avec un mémoire qui me tenait à cœur : le mouvement gothique comme expression identitaire.
Durant mes études, je n’ai jamais cessé de donner vie à ma passion. Les week-ends, je chinais dans les brocantes et les friperies. J’achetais, je réparais, je transformais, puis je revendais ces vêtements de seconde main. C’était une manière de survivre financièrement, mais surtout de partager ma vision : chaque vêtement porte une histoire, et il mérite une seconde vie.
Après mon diplôme, j’ai travaillé deux ans à Paris dans une maison de mode indépendante, où j’ai appris la rigueur du textile, la gestion des collections, l’importance des détails et le poids de chaque décision. Cette expérience m’a permis de comprendre que la mode n’est pas qu’une industrie : c’est un langage, un miroir de l’âme.
En 2016, j’ai décidé de franchir le pas. J’ai ouvert Univers Gothique, ma propre boutique indépendante de textile gothique. Pour moi, ce n’est pas un simple commerce. C’est un refuge pour ceux qui, comme moi autrefois, ont connu le poids du rejet mais qui veulent aujourd’hui revendiquer leur différence.
Chaque vêtement que je propose est une part de mon histoire : mes nuits blanches d’étudiante, mes brocantes du dimanche, mes blessures, mes espoirs et mes rêves.